Faire vivre la diversité des cultures à Grenoble, c’est soutenir toutes les esthétiques, toutes les pratiques, tous les publics et tous les équipements. C’est retrouver la vocation fondamentale d’une commune : développer les atouts de son territoire et accompagner les talents qui le mettent en mouvement. La décision de ne pas reconduire la subvention aux Musiciens du Louvre répond à cette ambition.
« La force de Grenoble, c’est son effervescence, sa diversité des pratiques et des lieux culturels. C’est la raison pour laquelle la Ville de Grenoble est aux côtés de toutes les cultures qui font vivre la ville au quotidien » déclarait le 8 décembre dernier Corinne Bernard, adjointe aux cultures, dans son introduction du premier Chantier des Cultures, au théâtre municipal.
Eric Piolle, maire de Grenoble, affirme :
« Bâtir la vie culturelle de demain à Grenoble, c’est préférer construire la vitalité jour après jour plutôt que d’acheter le rayonnement. De même que la réussite sportive ou la compétitivité économique, l’attractivité culturelle ne se décrète pas : mieux vaut accompagner celles et ceux qui, au quotidien et toute l’année, portent les projets qui rassemblent les publics et les pratiques, qui font une place à la nouveauté.
La commune retrouve sa vocation fondamentale lorsqu’elle valorise ses atouts, et qu’elle est aux côtés de celles et ceux qui mettent le territoire en mouvement. La mission de la collectivité c’est de faire reconnaître cette pluralité des cultures, des pratiques artistiques et des expressions qui renforce le vivre ensemble.
Bâtir la vie culturelle de demain à Grenoble, c’est aussi faciliter l’émergence de nouveaux artistes et des nouvelles formes d’expression. C’est valoriser nos équipements, des plus confidentiels aux plus emblématiques, les compagnies locales, les jeunes pousses comme les artistes confirmés. C’est travailler à diversifier les publics. »
La réduction massive des dotations de l’État (une perte de 40 millions d’euros de 2014 à 2017) et la situation budgétaire révélée par l’audit financier poussent de surcroît la Ville de Grenoble à ne plus se substituer à l’État sur les politiques d’envergure nationale.
Dans ce contexte, la Ville fait le choix de protéger autant que possible le plus grand nombre de ses acteurs culturels en ne renouvelant pas la subvention de 438 000 euros des Musiciens du Louvre. Cette décision pèse sur 12 % du budget de l’orchestre, qui s’élève à 3,7 millions d’euros en 2014.
Eric Piolle explique :
«Financer un orchestre international serait se substituer aux missions de l’État. Cela serait aussi pénaliser très lourdement l’ensemble du monde artistique et culturel grenoblois, composé d’équipements structurants comme la MC2 ou le Musée de Grenoble, de véritables pépites locales, et de petites structures qui risqueraient de disparaître.
La ville est consciente que son choix implique que l’orchestre procède à un ajustement structurel. Pour atteindre cet objectif, je fais confiance à Pascal Lamy, président des Musiciens du Louvre, qui a démontré son savoir-faire en la matière quand il était patron de l’Organisation Mondiale du Commerce.
Pour permettre à l’orchestre de travailler sereinement à cela, la Ville maintient la mise à disposition gracieuse de la salle Olivier Messiaen pour l’orchestre et ses salariés, soit une aide de 105 000 euros par an.
De plus, les réserves financières de l’orchestre, d’une hauteur équivalente à une année de subventions municipales, lui permettent également d’aborder l’avenir tranquillement ».
Et Corinne Bernard de conclure :
« Parce que la musique classique contribue à la diversité du modèle culturel grenoblois, la Ville est présente, notamment aux côtés du Conservatoire, de ses deux orchestres universitaires, de la MC2 et de son Harmonie.
La municipalité assume sa décision car il est de la responsabilité du politique de faire des choix et d’établir des priorités. »
Une réflexion au sujet de “Cultures à Grenoble : acheter le rayonnement ou construire la vitalité ?”
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« Bâtir la vie culturelle de demain à Grenoble, c’est préférer construire la vitalité jour après jour plutôt que d’acheter le rayonnement…. » belle defintion de la democratie autonome, compter sur ses propres forces, la puissance organisee de sa population et non pas sur les illusions de la marchandisation de l attactivité (belle specialité des marchands de le com carbonnee)
Bonne continuation
Faut-il vraiment opposer rayonnement et vitalité locale? Je crois qu’au contraire, l’un et l »autre se nourrissent, de même que pour faire « émerger les Minkowski de demain », la référence et les échanges avec un Minkowski d’aujourd’hui sont précieux, tous les amateurs vous le diront.
Étonnant de vouloir ainsi diviser quand on s’affiche le défenseur deS cultureS…