« Cette délibération, ce jour, est pour nous un moment important car il marque tout notre intérêt et notre préoccupation relative aux habitants du quartier Mistral. Il symbolise aussi notre inscription dans le projet de renouvellement urbain qui a permis d’ores et déjà de mobiliser environ 165 millions d’euros qui prennent en compte les investissements du Conseil général et du Conseil régional en matière de collèges et lycées. Bien évidemment, il s’agissait pour nous de mesurer l’impact de l’ensemble de ces mobilisations de crédits publics et de regarder comment nous pouvions poursuivre avec le plus d’efficacité possible ce projet.

Après avoir connu le déclassement du quartier Mistral de quartier d’intérêt national en quartier d’intérêt régional, Eric Piolle est allé devant l’ANRU pour témoigner fortement de notre volonté de poursuivre ce projet de renouvellement urbain. Ce qui nous a permis d’obtenir, et c’est cela l’enjeu de cet avenant numéro 4, des crédits à hauteur de 5,7 millions d’euros qui permettent d’envisager deux aspects phares du projet de renouvellement urbain du quartier Mistral que sont à la fois la démolition de la barre Anatole France et la restructuration, la requalification de l’espace Vaucanson.

Si nous nous sommes inscrits dans cette logique c’est parce que nous adhérons à l’idée de l’ouverture du quartier Mistral sur les Eaux-Claires, les grands boulevards et le reste de la ville. Il est vrai que ce quartier souffre de son enclavement, incarné physiquement par un certain nombre de frontières qu’il paraîtra difficile de mettre à bas par un coup de baguette magique. Je pense particulièrement à l’A480 et à la bretelle d’accès de l’autoroute. Pour autant, dans ce secteur-là du quartier, cette démolition programmée désormais de la barre Anatole France marquerai l’ouverture du quartier et finalement donnerai tout son sens à la place dite « Mistral/Eaux-Claires » comme « rotule urbaine » pour reprendre les termes qui ont été employés et que nous reprenons tout à fait à notre compte.

De même, l’opération sur le secteur Vaucanson permettra de reconstituer l’offre de logements. Ce qui logique, normal, que lorsqu’il y a une opération de démolition nous ayons toujours en tête cette règle du 1 pour 1 et de participer à la reconstitution de l’offre. Cette opération permettra donc de reconstituer cette offre de logement tout en diversifiant les statuts et les bailleurs gestionnaires. Cela nous permettra aussi de compléter le pôle commercial qui se dessine autour de la place « Mistral/Eaux-Claires ».

Bienveillance, équité, partenariat, voilà ce qui pourrait être les maitres mots de notre action publique à Mistral. Ce qui suppose, naturellement, de ne pas baisser notre seuil de tolérance, ce qui est nécessaire pour garder notre lucidité lorsque nous intervenons sur le quartier. Lucidité parce que force est de constater qu’à côté de l’ensemble des forces humaines et partenariales qui caractérisent la vie de ce quartier, que les habitants font face aujourd’hui aux trafics qui sont dominants.

Aujourd’hui, ce renouvellement urbain, nous le jugeons plus que nécessaire, nous le jugeons pertinent, dans sa forme comme je l’ai dit, mais malheureusement il n’est pas suffisant. La dimension sociale, humaine, est absolument indispensable et c’est ces deux faces d’une même médaille qu’il faut allier. Ainsi, il nous faut réfléchir quant à la nature du projet éducatif que nous voulons voir vivre sur ce secteur, sur la force que nous devons donner au bailleur, au singulier, d’ors et déjà au pluriel et encore plus demain, nous l’espérons.

La capacité d’intervention conjointe que nous avons, avec d’autres, en particulier concernant la sécurisation des locaux, en particulier sous la barre Anatole France où le travail que nous entamons, que d’autres ont mené, certes, qui est difficile, mais auquel nous devons absolument faire face pour permettre à l’ascensoriste d’intervenir dans des conditions qui soient correctes.

Evidemment, l’un des cœurs de notre mobilisation pour les mois et les années suivants, et on espère que cela ne durera pas trop longtemps même si que ces phénomènes-là sont complexes, est le travail de suivi, de relogement des 95 familles qui vivent aujourd’hui barre Anatole France. C’est un accompagnement individuel, fondé sur une résolution collective puisqu’avec les habitants sera mené un travail de rédaction de la charte de relogement mais je n’en dit pas plus car Laetitia Lemoine, élue du secteur, a un certain nombre de choses à nous dire sur la méthode que nous voulons mettre en œuvre dans la relation que nous construisons avec les habitants. Le travail de conviction à faire partager auprès d’Epareca pour qu’il porte la commercialisation des espaces actuels et ceux à venir, je parlais en particulier de Vaucanson. La décision sera prise le 30 mars, nous vous tiendrons au courant.

Nous savons tous que ces sujets sont liés au quotidien des habitants et nécessite une démarche partenariale, d’où le travail resserré, formalisé, que nous menons avec la préfecture, la Police nationale et le bailleur plus particulièrement. Nous avons maintenu la logique d’un « plan d’action » même si nous avons revu un certain nombre de contenus, plan d’action qui veut dire que les services municipaux, dans leur droit commun, avaient à se mobiliser d’une façon particulière sur ce secteur.

C’est une politique au fond de petits pas, qui ne doit pas négliger le cœur de quartier, la fameuse prairie, l’espace public doit être occupé, rendu lisible. C’est comme cela que les habitants pourront se le réapproprier et nous devons impérativement avoir en tête ce fil rouge qui est de ne pas laisser les habitants subir le renouvellement urbain mais de le suivre, le comprendre et ainsi leur permettre de s’y impliquer. »