Cette année a été marquée encore une fois par l’évolution rapide du changement climatique, avec ses conséquences qui se font particulièrement ressentir dans notre territoire alpin : fontes des glaciers, vagues de chaleur, sécheresses, perte de la biodiversité… Mais c’est également l’année qui a vu naître une mobilisation citoyenne sans précédent sur ces sujets et qui se poursuit encore aujourd’hui, avec les marches climat et des actions de désobéissance civile pour demander plus de justice environnementale et sociale. La municipalité, par son action, en activant tous ses leviers, répond à ces enjeux qui deviennent chaque jour plus prégnants pour les habitant-es ; elle a été récompensée de ses efforts par l’obtention du label Citergie Gold, plus haute distinction pour les collectivités dans le domaine de l’air et du climat.
L’effort financier sur lequel s’engage la mairie de Grenoble pour l’accessibilité est tout à fait louable. Cependant, il conviendrait préalablement de définir la notion d’accessibilité, ce que votre rapport ne fait pas. La conséquence est qu’est privilégiée l’accessibilité physique concernant le déplacement ou l’accès physique aux bâtiments. Y sont confrontées essentiellement les situations de handicap liées à des déficiences physiques ou sensorielles. Peu de place est accordée aux situations de handicap liées à la déficience intellectuelle ou à la maladie mentale. Statistiquement pourtant, les restrictions de participation qui nécessitent les actions de renforcement de l’accessibilité sont bien plus souvent les déficiences intellectuelles ou la maladie mentale qu’elle soit acquise ou liée au vieillissement, que physique ou sensorielle (pour un certain nombre de cas les restrictions sont liées à des multi déficiences).
Or l’accessibilité pour les personnes présentant un handicap lié à la déficience intellectuelle, à la maladie mentale ou au vieillissement doit alors se concevoir en rapport aux restrictions sociales culturelles et cognitives de participation aux différents lieux de vie sociale et familiale. Cela comprend par exemple l’information pour les déplacements, l’aide pour les tâches administratives (soit de nature technique ou d’accompagnement), la signalétique urbaine, l‘accès aux outils numériques et autres…
Cela exige des aménagements techniques (présentation et simplification pour l’accès à l’information par exemple) ou aide d’accompagnement pour les savoirs nécessaires cognitifs ou procéduraux permettant d’accéder aux lieux administratifs ou culturels.
Il serait d’autre part intéressant d’approfondir la déclinaison des niveaux d’accessibilité effectifs ou projetés. Par exemple je suggère : pour telle type de situation de handicap :
– accessibilité entière et effective (autonomie de la personne)
– accessibilité assurée par une aide technique (texte simplifié, signalétique visuelle, rampe…)
– accessibilité assurée par aide personnalisée ( accueillant formé..)
– accessibilité assurée par une aide technique et une aide personnalisée
A partir de là, l’accessibilité n’est plus liée à la nature de la déficience mais aux moyens mis en oeuvre pour limiter autant que faire se peut les limitations de participation.