Action internationale et européenne : la Ville de Grenoble opte pour la transparence
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Lors du conseil municipal du 21 mars 2016, les élus du Rassemblement présenteront une délibération cadre sur l’action internationale et européenne. Au programme notamment, la mise en place de critères clairs pour le subventionnement des projets de coopération des associations grenobloises. Objectif : toujours plus de transparence et d’équité sur l’utilisation de l’argent public.

Grenoble, ville internationale et terre d’accueil

Devenu l’un des premiers pôles scientifiques et universitaires internationaux, fer de lance en matière de développement durable et de politiques sociales, Grenoble a développé dès la fin des années 70 jusqu’à aujourd’hui une politique forte d’accueil de réfugiés politiques (Chili, Argentine, Cambodge…), d’universitaires, chercheurs et entreprises étrangères (États-Unis, Allemagne, Brésil, Australie…), en favorisant l’installation des expatriés sur des périodes plus ou moins longues.

La société civile, très active à Grenoble, a développé très tôt des prolongements de son action au-delà des frontières dauphinoises. Associations militantes, proches des mouvements indépendantistes de la deuxième moitié du XXème  siècle, associations culturelles des diasporas, premières organisation non-gouvernementales spécialisées sur l’environnement ou la santé publique…ont souvent partagé leurs actions avec des structures grenobloises qui partageaient leur savoir-faire avec l’extérieur (planning familial, CHU…).

Plus de 350 associations sont impliquées dans des projets à l’international.

La culture a été également un formidable moteur d’ouverture : de nombreux artistes grenoblois ont tissé des liens durables avec les scènes internationales, profitant de la renommée de grands équipements (Musée de Grenoble, MC2…) mais également dans des secteurs plus confidentiels (scène électronique, street-art…). Au niveau économique, 7 des 10 entreprises les plus importantes sont étrangères (30 nationalités différentes, 42 000 employés sur 550 sites). Les plus importantes étant américaines, allemandes et anglaises. Les universités grenobloises ont très tôt ouvert leurs portes aux étudiants étrangers (1 étudiant sur 5 aujourd’hui), et ont contribué à l’ouverture d’universités à l’étranger, de Bamako à Ho-Chi-Minh-Ville.

L’action de la Ville de Grenoble à l’international

La Ville de Grenoble agit à l’international en travaillant avec les acteurs socio-économiques, culturels et universitaires du territoire sur 3 axes :

Par l’animation de coopérations et jumelages:

  • 19 accords noués depuis 1961, représentant près de 250 projets d’échanges par an, dans les deux sens,
  • Mobilisation de services de la Ville, d’associations, établissements publics…
  • Dans les domaines de l’éducation, de la culture, de la santé, de l’innovation, du développement durable…

Par une programmation autour de l’international à Grenoble:

  • Maison de l’international : accueil, information, découverte, échanges…
  • 25 000 visiteurs par an, 30 expositions, 85 événements co-construits avec les associations;
  • Coordination et accompagnement d’événements autour de l’international : saisons (Mois de la Chine, Année de l’Arménie, Saison argentine…), Biennale Divercities, Semaine de la solidarité internationale, Journées de l’Europe…
  • Éducation à la citoyenneté européenne et internationale dans les établissements scolaires

En accompagnement les acteurs de l’international du territoire (ressources) :

  • Recherche de financements européens et inscription de Grenoble dans les programmes et réseaux européens, formations, animations de projets interservices,
  • Soutien et accompagnement la mobilité internationale des jeunes grenoblois,
  • Accueil institutionnel de délégations étrangères à Grenoble (80 par an en moyenne), participation de Grenoble à des réseaux internationaux,
  • Développement d’outils de réseaux : newsletter, portail internet sur l’international…

Quels critères pour le subventionnement ?

Des critères transparents régiront désormais le subventionnement des associations grenobloises pour leurs projets de coopération et leurs actions internationales et européennes sur Grenoble. Ils peuvent être classés en 3 catégories :

Les critères généraux

  • Le projet doit respecter les valeurs d’ouverture, de respect des identités et des cultures, et de solidarité telles qu’édictées dans la Charte de l’action internationale et européenne de la Ville de Grenoble, adoptée le 18 février 2013.
  • Le projet doit en priorité s’inscrire dans le cadre d’un jumelage ou d’une coopération de la Ville de Grenoble ;
  • Dans le cadre d’un projet de coopération et d’échange, le projet doit faire l’objet d’une validation de la collectivité partenaire ;
  • Si le projet ne s’inscrit pas dans un jumelage ou une coopération, il doit impérativement avoir un impact local fort sur le territoire grenoblois. De manière générale, les projets d’échange doivent tendre vers une participation active des acteurs socio-économiques, culturels, universitaires et citoyens grenoblois ;
  • Le projet doit prendre en compte le respect des droits fondamentaux, de la gouvernance démocratique et de l’Etat de droit.
  • Le projet doit s’inscrire dans la durée, être viable et pérenne, au regard des principes de la Charte de la coopération décentralisée pour le Développement durable adoptée le 31 janvier 2005 par la Ville de Grenoble. Il doit renforcer la gouvernance et les compétences locales, ici et là-bas, à travers de véritables partenariats reposant sur l’égalité, la réciprocité et la subsidiarité.
  • Le projet ne peut être financé à 100% par la seule Ville de Grenoble. Le budget doit être équilibré.

Les critères spécifiques pour les projets d’échanges scolaires

  • Établissements scolaires publics grenoblois.
  • Complémentarité : les dossiers ayant reçu un avis favorable du Rectorat (projet pédagogique) seront soutenus en priorité ainsi que ceux aidés dans le cadre des projets européens.
  • Projet pédagogique : le voyage doit être l’aboutissement d’un projet élaboré tout au long de l’année scolaire, et intégré au projet d’établissement : seront privilégiés les échanges, les stages pratiques, les salons professionnels, les séjours linguistiques par rapport aux voyages scolaires.
  • Cofinancement : la recherche de cofinancements autres que municipaux est une condition impérative : Office Franco-Allemand de la Jeunesse (OFAJ), Conseil Départemental, Conseil Régional, aides spécifiques (pour les voyages dans les camps de concentration), produits des ventes par les élèves, sponsoring, etc…
  • Réciprocité : il doit contenir une notion de réciprocité sous une forme ou sous une autre avec des partenaires bien identifiés (pas d’obligation de voyage retour, mais au moins correspondance, etc…).
  • Linguistique : une langue étrangère doit être utilisée.
  • Jumelage : les projets avec les villes jumelles seront soutenus en priorité.
  • Modularité : le montant de la subvention accordée sera fonction du contenu du projet, des destinations envisagées dans les limites budgétaires municipales.
  • Bilans : Il sera demandé en fin d’année un rapport d’activité ainsi qu’un bilan financier du projet subventionné.

Les critères spécifiques pour les projets jeunesse et solidarité internationale (bourses)

L’objectif de ce dispositif est d’encourager et soutenir la réalisation des projets, expérimentations et initiatives de jeunes grenoblois dans l’objectif de favoriser leur implication citoyenne, leur accès à l’autonomie et leur visibilité dans la ville.

  • Pourront être retenus au titre de ce programme de soutien, les jeunes âgés de 16 à 25 ans inclus pouvant présenter un justificatif de domicile sur la commune de Grenoble
  • Dans le cas de projets collectifs la moitié au moins des candidats devra être grenoblois et les actions devront satisfaire à l’intérêt communal. Les bénéficiaires de bourses s’engageront à participer à la soirée annuelle du Fonds Initiatives Jeunesse, au cours de laquelle ils feront une présentation d’étape ou un rendu de leurs projets. Par ailleurs, ils seront tenus informés des manifestations organisées par la Ville.
  • En plus des individus, seules les jeunes associations dont l’instance dirigeante est composée majoritairement de jeunes âgés de 16 à 25 ans peuvent prétendre à l’attribution de ce fonds.
  • Le projet devra commencer au maximum six mois après l’attribution de la bourse et être mené à terme dans une période de 18 mois. L’aide ne pourra dépasser 50 % du budget. Elle ne pourra être attribuée pour un projet déjà réalisé. De plus les projets déjà financés par la Ville ne pourront bénéficier d’une bourse.
  • Une même personne ne peut, sauf exception motivée, participer à deux projets financés la même année.
  • Sont exclus de ce dispositif le financement des projets d’études, de stages, de formation, de recherche de projets professionnels vers l’étranger, la participation à des compétitions sportives et à des chantiers internationaux. De plus, les projets imposés et/ou obligatoires portés par des associations d’étudiants ne sont pas éligibles.
  • La décision de passage en commission d’attribution sera appréciée après vérification de la faisabilité technique et financière du projet au cours d’un premier entretien avec le jeune. L’accord des parents est obligatoire pour les mineurs.
  • Le montant des bourses est compris entre 300 € et 800 €

L’international au cœur du projet municipal des élus du Rassemblement

Pour rappel, l’international est au cœur du projet municipal des élus du Rassemblement et se décline sous les thématiques de la ville émancipatrice, durable, solidaire et citoyenne.

La Ville émancipatrice internationale

  • Fonds Initiative Jeunesse volet international et suivi du Réseau Jeunesse et solidarité internationale
  • Projets scolaires d’échanges, intervention dans les écoles sur le temps scolaire et périscolaire avec les associations internationales
  • Échanges culturels via les coopérations et la convention Institut français
  • Animations culturelles dans la ville et à la Maison de l’international

La Ville durable internationale

  • Création d’un réseau des Villes européennes de la transition avec les volets transition environnementale, transition économique et sociale, transition démocratique / échanges avec des villes sur des solutions innovantes en lien avec la Ville de Demain
  • Projets de coopération sur le développement durable, l’urbanisme participatif, la nature dans la ville, actions de sensibilisation au réchauffement climatique

La Ville solidaire internationale

  • Coordination de la Plateforme Migrants, en lien avec les associations et le CCAS
  • Accompagnement à la valorisation des cultures étrangères à Grenoble et à la sensibilisation autour des migrations
  • Projets de coopération décentralisée visant la réduction des inégalités économiques et sociales

La Ville citoyenne internationale

  • Animation des Ateliers de la coopération et de la solidarité internationale tous les 6 mois, temps de concertation et de co-construction de la politique internationale à Grenoble
  • Réalisation régulière d’un Etat des lieux des coopérations et jumelages, en accès libre, et d’une feuille de route de l’action d’ici à 2020, avec des indicateurs alternatifs

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