Lors du conseil municipal du 18 avril 2016, le groupe Républicains/UDI interroge le maire de Grenoble, à travers une question orale, sur l’avenir de la Tour Perret. L’occasion pour Eric Piolle de dévoiler le travail en cours de la majorité pour le lancement de sa réhabilitation.
« Madame Cadoux,
Il y a des défis, lorsqu’ils touchent à l’histoire de notre ville, à son image, à ses valeurs, à son identité, il y a des défis qui font cause commune, et que l’on doit aborder dans le calme de l’intérêt général.
La réhabilitation de la Tour Perret compte, bien sûr, parmi ces défis.
Vous l’avez rappelé, cet édifice est l’unique vestige de l’Exposition internationale de la Houille blanche et du Tourisme de 1925. Il est classé Monument historique et labélisé « Patrimoine XXe ». Par ailleurs, la Tour Perret est l’œuvre d’un architecte dont nombre de réalisations sont classées au patrimoine mondial de l’UNESCO (par exemple à Le Havre).
Au-delà de ce palmarès, la Tour Perret est pour les Grenobloises et les Grenoblois, un point de repère commun. Un point de repère commun qui nous rappelle au quotidien ce qui fait l’une des forces de Grenoble, son volontarisme et son audace : ne pas fuir les contraintes d’un territoire, mais bien les assumer, et même s’appuyer sur elles pour, grâce aux sciences, aux arts et aux techniques, en faire jaillir du neuf, du commun, du beau, pour innover.
L’exposition du Musée Dauphinois (en partenariat avec la Ville) nous rappelait encore récemment, le vrai tour de force qu’a représenté cet édifice en 1924 et 1925, son projet, son chantier, son histoire: au-delà d’une démonstration de savoir-faire et d’ingénierie, c’est bien tout le rassemblement d’une ville (et à l’époque Grenoble comptait à peine 80 000 habitants) qui la rendu possible.
Le rassemblement dont les Grenoblois d’alors ont su faire preuve doit nous inspirer aujourd’hui, presque un siècle plus tard.
Vous avez raison, depuis 2003 le montant des travaux à fournir ne cesse de s’alourdir. 4 millions d’euros à l’époque, presque 8 millions aujourd’hui.
Les études techniques préalables ont été menées, les parties sensibles de l’édifice ont été sécurisées afin d’assurer la sécurité des Grenoblois aux alentours. Nous avons également pris contact dès lété 2014 avec les premiers mécènes potentiels. Et les structures juridiques qui permettront à la Ville de recevoir les dons sont actuellement en cours d’étude.
Je l’ai dit, la Tour Perret appartient un peu à chaque Grenoblois. Voilà pourquoi, en plus du mécénat classique, ceux qui le souhaitent doivent pouvoir contribuer, toute proportion gardée, et en appoint, à la réhabilitation prochaine de la Tour. La Ville étudie donc la faisabilité d’une plateforme de financement participatif adossée à la Ville, et qui servirait à divers projets patrimoniaux et associatifs.
En termes de calendrier:
Avant la fin 2016, la Ville aura réuni le comité de pilotage du projet, comité composé des collectivités et des experts.
Aussitôt que cela sera acté, la ville pourra démarrer officiellement sa campagne de mécénat et de la souscription populaire, tout en s’assurant que l’ensemble des collectivités, de l’Etat et de l’Europe, se mobilisent. Nous avons rencontré le Président du Conseil Départemental qui nous a effectivement confirmé que le Département sera bien parmi les financeurs.
La suite du projet est conditionnée par la réussite de cette campagne de mécénat. Bien que la Ville va tout faire pour avancer dans les meilleurs délais ; donner un calendrier détaillé aujourd’hui serait forcément incomplet.
Néanmoins, en termes d’objectif, et avec toutes les inconnues évoquées à l’instant, le chantier pourrait se dérouler à l’horizon 2019 – 2021. Cela sera positif pour tout le monde.
Vous le savez, le XXe siècle à été celui des grands ensembles et des grandes constructions, et aussi des grandes reconstructions après les deux guerres mondiales. Le siècle qui commence sera celui des transformateurs, des aménageurs, de toutes celles et ceux qui à la fois veillent à entretenir les patrimoines hérités de l’histoire et qui se rassemblent pour inventer la ville de demain, durable, modeste et conviviale. Le projet de réhabilitation de la Tour Perret s’inscrit dans cette double exigence.
Et c’est ce cap de transition qui rassemblera autour du projet, qui rassemblera les élus de tous bords, les collectivités, les entreprises et les Grenoblois dans leur grande diversité. »