Grenoble se mobilise pour la politique de la ville
Partager

Conseil municipal du 18 avril 2016 – Maryvonne Boileau présente les enjeux de la politique de la Ville et revient sur la mobilisation financière de la Ville de Grenoble dans un contexte de désengagement du Département et de la Région.

« La politique de la ville de Grenoble a trois objectifs coordonnés :

  • Essayer sans relâche de lutter contre toutes les inégalités de traitement qui peuvent conduire à des discriminations : par une amélioration des lieux de vie et des espaces publics (opérations de renouvellement urbain), mais aussi, et peut-être surtout ,par des actions dans les domaines du social, de l’éducation, de la santé et la culture qui sont au cœur de la politique de la ville
  • A tout mettre en œuvre pour que la jeunesse, principalement celle qui vit dans les quartiers politique de la ville, puisse bénéficier de l’environnement favorable pour s’inventer un avenir positif. Cela passe par un travail de fond avec les parents et surtout les femmes, la génération de 30-40 ans sur qui reposent l’essentiel de l’effort.
  • Créer les conditions pour que les habitants de ces quartiers soient les acteurs essentiels de de ce projet de ville, en partenariat avec l’école, les services publics, mais aussi les acteurs économiques privés (entreprises et associations) qui dynamisent les territoires (tels que la Clinique du Mail et d’autres entreprises), ainsi que les associations de chacun des quartiers, le socio culturel, le sport, la culture, des associations d’entraide mutuelle, les Unions de quartiers, les conseils consultatifs indépendants, …

La politique de la ville a des faiblesses auxquelles il faut remédier d’urgence :

  • La thématique environnementale n’a pas toujours été la priorité de la politique de la ville ; aujourd’hui, il y a du mieux mais il une réelle prise en compte du fait que désormais la ville est construite et qu’il faudra «faire avec» tout ce patrimoine accumulé et le mettre aux normes en matière d’économie d’énergie et de de production de gaz à effet de serre.
  • La place des femmes est essentielle, principalement dans ces quartiers. Ce sont les principales et parfois les seules interlocutrices et prescriptrices auprès de leurs enfants des politiques que nous volons conduire. Elles sont la condition même de la réussite de nos politiques publiques dont celle de la sécurité. Nous ne sommes pas suffisamment volontaristes pour les entendre, encourager leurs volontés de protéger leurs enfants, encourager leurs initiatives. Nous pourrions tirer quelques enseignements d’expériences qui se passent en Afrique, où les femmes font preuve d’un formidable imagination et d’une volonté sans faille pour développer l’action économique et éducative
  • La prise en compte insuffisante des flux migratoires (immigrations et émigrations)en provenance et en direction de l’Europe ou d’autres continents et regarder tout ce qu’ils ont apporté à l’essor de Grenoble et de sa région.
  • La mise en œuvre de la politique de la ville passe par de profondes mutations d’ordre institutionnel. C’est un des objectifs et un des défis majeurs de notre pays : se réformer en profondeur. L’action des différents acteurs s’effectue souvent en tuyaux d’orgue (en silos) et non de manière transversale et intégrée ce qui serait source tout à la fois d’efficacité et d’économie à l’heure où nos budgets sont extrêmement contraints. Pour changer les habitudes, des efforts sont nécessaires, nous y parviendrons avec de la volonté et un dialogue constant : faire travailler ensemble les services et les acteurs en mettant en œuvre des projets mobilisateurs. : l’Education nationale, les services sociaux du département et du CCAS, les services publics de la ville et de la Métropole qui agissent sur les espaces extérieurs, la police, mais aussi les bailleurs sociaux, premiers opérateurs de la transformation de la ville sans oublier les associations, les CCI, Unions de quartier et les tables de quartiers. C’est à ce niveau que se résoudront quelques difficultés, en évitant les interventions contradictoires. Pour cela les conseillers municipaux de secteur, ont une place essentielle et incontournable avec les directeurs et agents des maisons des habitants.

Dans quel contexte agissons nous ?

  • Dans le cadre de la programmation européenne 2014-2020 et du nouveau contrat de ville 2015-2020, le périmètre des quartiers prioritaires a été modifié à partir d’un critère national unique de ressources (quartier prioritaire d’au moins 1000 habitants dont les ressources sont inférieures à 1000 € ).
  • Le territoire Alma Très Cloitres Chenoise est entré dans cette nouvelle géographie : le 4è quartier prioritaire à Grenoble avec Mistral, Villeneuve-VO et Teisseire-Jouhaux-Abbaye (sur les 10 retenus dans l’agglomération).
  • La création et mise en place des conseils citoyens politique de la ville (Loi Lamy) – pour Grenoble – on les appelle tables de quartier à Grenoble – et donc leur première participation à l’instruction de la programmation financière, sur les 4 quartiers grenoblois: un enjeu fort de la réforme du contrat de ville qui mettait la participation des habitants au cœur du processus d’élaboration du contrat de ville.

Quels sont les enjeux de la programmation 2016 ?

La programmation financière est chaque année un levier important du volet développement social de la politique de la Ville. L’Etat et les collectivités signataires du contrat de ville mobilisent des moyens spécifiques pour soutenir en particulier des projets au bénéfice des habitants des quartiers prioritaires. Les projets se répartissent en trois axes principaux : cohésion sociale, économie et emploi, culture loisirs et sports et des axes transversaux sont identifiés dont la lutte contre les discriminations.

En 2016, les priorités ont été maintenues sur l’emploi et le développement économique à l’échelle métropolitaine et un appui plus marqué a été fait sur les actions liées à l’éducation, la jeunesse. Le soutien aux actions socio linguistiques et de lutte contre les discriminations est un élément marquant de cette programmation sur Grenoble.

Les moyens mobilisés

  • Après un désengagement regrettable du département et de la région, deux financeurs outre la commune de Grenoble continuent de se mobiliser de manière importante: Une montée en puissance des financements de la Métro et un maintien des financements de l’Etat
  • La Ville de Grenoble reste la seule commune de l’agglomération à mobiliser un budget dédié sur la politique de la Ville,
  • Pour information sur les 56 projets soutenus par la ville : 34 sont des projets récurrents /2015 pour un montant de 109 000 € et 22 sont des projets nouveaux pour 49 500 €.
  • Le financement des contrats de ville, tous acteurs confondus, s’élevaient à 988 000€ en 2014 et à 823 600€ en 2016, en raison des suppressions d’aides de la Région et du Département. La ville compense une partie des baisses par le maintien d’un financement de 150 000 € et l’augmentation de 100 000€ par la Métropole.

Aujourd’hui tout le monde est très préoccupé par les effets de la précarité économique et de la solitude, voire des dérives sectaires. . Tous s’accordent à vouloir lutter contre cette désespérance, vers laquelle se tourne certains jeunes ou moins jeunes. Il ne suffit pas de le dire, mais il faut surtout agir. Alors lorsque la presse locale se fait l’écho des indignations de certains sur le désengagement de la Ville sur grands projets , nous regrettons de n’avoir jamais entendu qui que ce soit s’indigner, non pas des baisses, mais des suppressions pures et simples de collectivités de droite, sur lesquelles nous ne prendrons pas exemple, pour les projets politique de la ville, et du département pour les Missions Locales, à l’exception d’une seule. Nous, qui sommes une majorité de gauche et écologiste, nous faisons le choix de maintenir des financements de projets politique de la ville. Nous considérons que tous les Grenobloises et les Grenoblois méritent notre considération. C’est un choix politique de solidarité et d’équité. Parce que nous voulons en effet, que tous les jeunes aient accès à la culture, au sport, aux loisirs, à la santé, à une éducation de qualité, à la formation, autant de conditions qui conduisent vers l’emploi et une vie digne.

Nous osons exprimer avec force, que Grenoble à travers son contrat de ville, ne fait pas des dépenses en politique de la ville, mais des investissements humains d’avenir, pour les quelques 25000 habitants concernés au sein de ces quartiers, et pour tous les Grenoblois en général.

Nous remercions tous les Agents des services de l’Etat, Métropole, de la ville et Acteurs associatifs qui agissent au quotidien pour la mise en œuvre de notre politique de la ville. « 

Laisser un commentaire