
Les marchés grenoblois et tous les acteurs qui les font vivre sont des vecteurs de lien social et de dynamisme pour le territoire communal mais aussi, plus globalement, pour l’ensemble du territoire métropolitain. Pourtant, alors que ces lieux de vie et d’échange sont au premier rang des changements de mode de vie et de consommation, ils sont, à Grenoble, régis par un règlement datant de 1984. Ce dernier, devenu obsolète, ne correspond plus ni aux contraintes et difficultés des revendeurs, artisans et producteurs, ni aux besoins des habitants. C’est pourquoi la municipalité grenobloise a engagé depuis 2015 une refonte concertée du fonctionnement des marchés.
L’objectif est triple. Il s’agit d’abord de renforcer la vitalité de proximité dans les quartiers, rompant ainsi avec des décennies de politiques planifiant l’expulsion de l’activité en périphérie de notre territoire avec le développement massif de centres commerciaux à chaque terminus de tramway. Il s’agit ensuite de s’adapter aux besoins des habitants qui veulent disposer d’une offre transparente, de qualité et régulière le week-end mais aussi tout au long de la semaine. Il s’agit enfin d’instaurer de meilleures conditions de travail pour les commerçants, avec des règles équitables et justes.
Le nouveau projet de règlement des marchés s’appuie sur les orientations ayant émergées des groupes de travail organisés avec les commerçants non-sédentaires et leurs représentants depuis 2015. Il introduira quatre nouveautés significatives :
- le décalage d’une heure de l’heure de fin de marché le week-end (qui fermeront à 14h30 au lieu de 13h30 afin de coller à la réalité des pratiques des Grenoblois qui arrivent et partent plus tard) ;
- la prise en compte des contraintes professionnelles spécifiques des producteurs et des artisans, avec la possibilité de prendre un abonnement à la journée ou un abonnement saisonnier (offrant la garantie à ceux qui doivent travailler plusieurs jours par semaine dans leur exploitation ou qui ont des productions saisonnières, de trouver leur place à chacune de leur venue sur le marché) ;
- la création de nouveaux outils d’information auprès de la clientèle afin d’améliorer la transparence pour les clients et de valoriser le travail des producteurs (affichage du statut des commerçants, signalétique en lien avec celle de la Métro, valorisation sur le site grenoble.fr) ;
- l’égalité de traitement face à la propreté des étalages pendant et après le marché (visant à faire respecter par tous les règles de bon sens en termes de propreté et de recyclage des déchets).
Ainsi, la municipalité compte favoriser une meilleure diversité des produits et des différents métiers présents sur nos marchés. Les nouvelles possibilités d’abonnement sont donc mieux adaptées aux contraintes des producteurs et des artisans qui sont une partie du temps sur leurs exploitations ou dans leurs ateliers. Les commerçants, artisans et producteurs qui bénéficient déjà d’un abonnement auront une année à partir de janvier 2017 pour choisir la formule convenant le mieux à leur situation et à la spécificité de leur activité : abonnement traditionnel (pour 4 à 6 jours de marchés), abonnement « à la journée » (qui permet de s’abonner pour un ou plusieurs jours choisis par l’abonné) ou abonnement saisonnier (pour répondre au mieux aux spécificités et à la saisonnalité de toutes les activités). C’est l’un des apports de la concertation menée depuis plus d’un an.
Grâce à ce nouveau règlement, les producteurs et artisans qui font le dynamisme de notre territoire pourront accéder de façon facilitée au statut d’abonné, et s’émanciper de la précarité imposée par le statut de journalier (sans emplacement réservé et tributaire chaque jour des emplacements laissés libres et attribués par tirage au sort). En outre, la rotation des places permise par l’abonnement à la journée permettra à plus de producteurs d’être présents sur les marchés de la ville.
Les craintes exprimées par certains commerçants et producteurs, qui sont déjà présents sur nos marchés ou qui souhaitent y trouver leur place, ont été prises en compte, en faisant prévaloir l’intérêt général et en conciliant de façon équilibrée les intérêts de toutes les parties (commerçants, artisans, producteurs, clients).
Retrouvez en vidéo l’intervention d’Eric Piolle concernant le nouveau règlement des marchés au conseil municipal du 7 novembre 2016