Grenoble est une ville jeune, étudiante, marquée par un fort dynamisme culturel et évènementiel. Elle doit se penser dans tous ses temps et ses espaces : ses divers usages doivent s’y développer sans entrer en concurrence. Ainsi faut-il à la fois accueillir des activités nocturnes conviviales tout en considérant que chacun a droit à la tranquillité. C’est le travail porté par Lucille Lheureux, adjointe à l’Espace public, et Elisa Martin, adjointe à la Tranquillité publique, en lien avec les élus de secteur.
Pour le dynamisme de Grenoble, lever les barrières empêchant l’implantation de nouvelles terrasses
Avant 2014, malgré l’attractivité et le dynamisme de l’hyper-centre grenoblois, rares étaient les commerçants qui obtenaient une nouvelle autorisation de terrasse sur l’espace public. Un certain immobilisme prévalait du fait de la crainte des unions de quartiers et d’habitants de voir augmenter les nuisances et d’une certaine opacité dans la gestion précédente, sans critères d’attribution connus.
Depuis 2014, soucieuse de soutenir le commerce de proximité et de promouvoir des lieux de vie nocturne respectueux des habitants, la municipalité s’est fortement impliquée sur ce dossier avec pour objectif de réconcilier commerçants et riverains.
Grâce à de nouvelles règles plus transparentes et une volonté d’écoute de tous les acteurs (commerçants, riverains), ce sont ainsi de nombreuses nouvelles terrasses qui ont pu s’installer dans le centre-ville grenoblois depuis avril 2014. Des rues aussi fréquentées que les rues de Strasbourg et Lakanal, autrefois dépourvues de terrasses, peuvent désormais accueillir des Grenoblois en extérieur.
Pour la tranquillité des habitants, concilier la vie nocturne des uns et le repos des autres
Dans le cadre de la mise en place d’une politique publique prenant en compte toutes les dimensions de la vie nocturne, la gestion du bruit est l’une des priorités de la municipalité ; c’est le rôle de la Ville que de d’apaiser les relations entre habitants, usagers et commerçants. La nouvelle rédaction des arrêtés d’autorisation du domaine public pour les terrasses va dans ce sens et a permis deux avancées.
D’une part, les nouvelles autorisations délivrées le sont désormais pour une période d’un an, renouvelable chaque année, permettant ainsi à la Ville de faire un bilan. Cela permet aussi de responsabiliser les commerçants sur la tenue de leurs terrasses et de les sensibiliser sur le véritable problème de santé publique que représente le manque de sommeil. Elle permet surtout de renforcer le lien entre commerçants et services de la Ville pour un meilleur accompagnement.
D’autre part, ces nouvelles autorisations sont valables à ce stade jusqu’à 22 heures. Là encore, il s’agit de responsabiliser les commerçants et de rassurer les habitants. Une prochaine rencontre avec tous les acteurs concernés permettra de prendre en compte les préoccupations de chacun. Un bilan sera tiré entre commerçants, unions de quartier et services de la ville. Si toutes les règles liées à la vie nocturne et au bon voisinage sont respectées, alors l’heure de fermeture pourra être étendue.
Quid des terrasses déjà installées ?
Ce nouveau dispositif concerne avant tout les demandes d’autorisation pour les nouvelles terrasses. Les terrasses installées avant le nouveau dispositif ne sont quant à elle nullement concernées. Il n’est en aucun cas prévu de fermer toutes les terrasses à 22 heures. Dans le cas d’une mutation (changement de propriétaire donnant lieu à une nouvelle demande d’autorisation), la commission terrasse prendra en compte la situation particulière de l’établissement.
Ainsi, une démarche de médiation est engagée afin de concilier au mieux vie nocturne et tranquillité des riverains. Des points d’étapes seront réalisés afin d’améliorer la cohérence du dispositif et l’harmonisation des pratiques.