La Politique de la Ville: un choix politique pour la solidarité et l’équité
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En 2017, la Ville de Grenoble renouvèle son soutien aux projets d’associations et de collectifs ancrés dans les quartiers prioritaires. Dans un contexte de désengagement du département et de la région, la municipalité réaffirme sa volonté de solidarité envers ces quartiers. Elle mobilise des moyens financiers pour y soutenir des actions en faveur de la lutte contre les discriminations et la cohésion sociale, l’emploi et le développement économique, l’éducation et la jeunesse, l’accès au numérique et l’amélioration de l’habitat et du cadre de vie.

Les grandes orientations de la Politique de la Ville

Le cadre général de la politique de la Ville est fixé par le Contrat de Ville intercommunal. Signé en juillet 2015, celui-ci établit les orientations et les modalités de mises en œuvre de la politique de la ville dans la métropole grenobloise pour la période 2015-2020. Ces orientations naissent d’un travail collectif sur l’identification des besoins réels de ces quartiers : le diagnostic des besoins des Quartiers Prioritaires de la Ville (QPV) réalisé entre juillet 2014 et juillet 2015 a associé les habitants réunis au sein de tables de quartier (ou conseils citoyens politiques de la ville). Les grands objectifs du contrat de ville sont : la cohésion sociale, le développement économique et l’emploi, et le renouvellement urbain et l’amélioration du cadre de vie. Pour l’année 2017, certaines priorités ont été dégagées : un axe renforcé sur la prévention de la radicalisation et la lutte contre les discriminations, l’action pour l’emploi et le développement économique, un appui marqué sur les actions liées à l’éducation et la jeunesse, et l’appui à de nouveaux projets liés à l’accès au numérique.

La nouvelle géographie des quartiers prioritaires

Avec la loi de programmation pour la ville et la cohésion urbaine de 2014, l’État a modifié les périmètres d’intervention de la géographie prioritaire de la politique de la ville. Les quartiers prioritaires ont été identifiés selon un critère unique, celui du revenu par habitants (1000 personnes ayant des ressources inférieures à 60 % du revenu médian).

Ce sont dix quartiers désormais classés prioritaires sur l’agglomération pour une population de 39400 habitants. Grenoble comptabilise 4 quartiers prioritaires pour 23 080 habitants soit environ 15% des grenoblois.

  • Alma- Très Cloître- Chenoise : 1770 habitants
  • Mistral-Lys Rouge-Camine : 2840 habitants
  • Teisseire-Abbaye Jouhaux-Chatelet- Malherbe : 6410 habitants
  • Villeneuve-Village Olympique (12 060 habitants).

La réduction des budgets du contrat de ville

La programmation financière annuelle de la politique de la ville permet de mobiliser des moyens financiers afin de soutenir des actions en faveur des habitants des quartiers prioritaires. Le désengagement du conseil départemental (qui ne finance plus le contrat de ville depuis 2016) et de la région, ainsi que la baisse du budget de l’état (- 46,6% depuis 2014 avec un financement de 238 000 euros estimé pour 2017) créent un contexte financier difficile. Sur un budget total de 652 000 euros, la Métropole apporte au budget de la politique de la Ville à hauteur de 380 000 euros, devenant ainsi son premier financeur. La ville de Grenoble reste la seule commune de l’agglomération à engager un budget spécifique sur la politique de la Ville, qu’elle maintient à hauteur de 160 000 euros pour 2017. Ce budget vient en complément du soutien classique de la Ville aux associations et aux projets dans les territoires (crédits de droit commun) à hauteur de 900 000 euros et au soutien en fonctionnement à de nombreuses associations oeuvrant sur les 4 quartiers prioritaires.

La Ville soutient 67 projets dans les quartiers prioritaires

L’analyse des projets s’est réalisée avec la participation active des tables de quartier, organisées sur chaque territoire. Elle s’est également appuyée sur les diagnostics des quartiers prioritaires cités auparavant et sur les projets de territoires élaborés au cours de l’année 2016. Les élus de secteurs ont un rôle essentiel dans ce dialogue afin d’éviter par exemple les interventions contradictoires.

Au total ce sont 198 projets qui ont été déposés sur Grenoble, par de multiples associations et collectifs, 13 d’entre eux portés par la Ville de Grenoble et 19 par le CCAS de Grenoble. A l’échelle du territoire Métropolitain, plus de 550 dossiers ont été déposés.

La Ville de Grenoble propose de soutenir 67 projets concernent des actions variées et touchant des publics divers. Par quartier, un tour d’horizon :

Alma-Très Cloître-Chenoise (secteur 2)

Ce sont 8 projets (21 200 euros) qui seront soutenus dans ce quartier. La priorité a été donnée aux actions d’insertion des personnes les plus fragiles. Ainsi, la Ville propose de soutenir les actions socio linguistiques des associations auprès des personnes migrantes et/ou en situation de fragilité. Elle s’engage également à soutenir des projets culturels d’acteurs de proximité pour leurs actions de médiation et les projets de développement du lien social et d’accès à l’emploi. D’autres actions de valorisation du quartier comme le programme d’animations « Osez Chenoise » sont également soutenues.

Focus sur les actions socio-linguistiques à Alma-Très Cloître-Chenoise

Trois associations portent des projets destinés à l’apprentissage du français et l’expression orale.

Des ateliers de français langue d’insertion professionnelle seront développées par l’Observatoire des Discriminations et des Territoires IntercuIturels, une association qui soutient les travailleur·se·s issu·e·s de l’immigration et qui souhaite contribuer à lever les freins rencontrés par ces personnes pour accéder à leurs droits.

Le CCAS Grenoble et la MDH Centre Ville continueront leur actions socio-linguistique «volet coordination » visant à articuler l’intervention des différents acteurs des ateliers socio-linguistiques et à orienter les publics.

Le projet «  le Monde au coin de la Rue » de l’association A bientôt j’espère,  vise à favoriser l’expression orale pour les publics des ateliers socio linguistiques à travers la découverte du cinéma documentaire, tout en travaillant en lien avec l’écrivain public de la MDH Centre Ville.

« Les ateliers socio-linguistiques, c’est un apprentissage de la langue basé sur l’échange et la communication, un travail de fond, permanent, essentiel. Accompagner chacunE à conquérir son autonomie, c’est participer à rendre visible les « invisibles », c’est la société toute entière qui se grandit elle-même.  ».

Antoine Back, élu de secteur 2

 

Mistral-Lys Rouge-Camine (secteur 3)

La Ville propose d’y soutenir 14 projets (34 200 euros). Des projets en lien avec la culture, l’investissement de l’espace public, de dimension éducative ou préventive ont été soutenus en cohérence avec le diagnostic de territoire. Les actions de cadre de vie et de mobilisation des habitants constituent un marqueur fort des actions sur ce quartier. D’autres projets liés à la jeunesse, ou encore au soutien des petites associations de proximité ont également été maintenus.

Focus sur Cultur ’Act- le Prunier Sauvage

Le Prunier Sauvage est un équipement culturel structurant, situé en proximité immédiate du quartier Mistral. L’association y propose une programmation qui favorise l’accès aux pratiques artistiques par les habitants et assure une présence artistique forte dans le quartier, sur l’espace public, dans les établissements scolaires. L’association développe plusieurs actions : l’orchestre des enfants accueille des jeunes de l’école Anatole France et du collège Aimé Césaire pour apprendre la pratique d’un instrument au sein d’un ensemble. A mi-chemin entre café citoyen et université populaire, elle organise le cycle de débats-rencontres « Démocratie en chantier », cette année sur le thème de l’éducation. Ou encore le club des spectateurs, un temps de rencontre des habitants chaque mois avec un artiste ou groupe d’artistes, avec un repas partagé.

« Le secteur 3 est un secteur marqué par de nombreuses césures, et la réduction de ces césures est un enjeu majeur du territoire. Le projet du Prunier Sauvage participe à cela en réunissant des habitants de Mistral, mais aussi du secteur, et au-delà de la ville et de l’agglo, autour de la culture ».

Laetitia Lemoine, élue de secteur 3

 

Teisseire-Abbaye Jouhaux-Châtelet-Malherbe (secteur 5)

17 projets (43 200) seront appuyés avec une volonté de prioriser les actions en lien avec le projet de territoire. Les projets soutenus visent à renforcer l’attractivité du territoire et à améliorer l’accès aux droits à travers des actions d’accompagnement des personnes en situation de fragilité, des projets éducatifs. A noter également le soutien aux nouvelles dynamiques associatives dans le quartier.

Focus sur l’action contre l’illettrisme: LEFOP association 

L’EFOP avec son atelier d’apprentissage du français vise à accompagner des jeunes et des adultes en situation d’illettrisme par un soutien intensif et adapté aux besoins de chaque personne.

« Certaines personnes en situation d’illettrisme ont connu dans leur passé des difficultés d’apprentissage, auxquelles peuvent s’ajouter des difficultés multiples ; familiales, sociales….Accompagner une personne en situation d’illettrisme sur son chemin de réapprentissage c’est accompagner un processus de changement »

Thierry Chastagner, élu de secteur 5

Focus sur la Pirogue: solidarité convivialité partage

La pirogue est un Café associatif à caractère social et convivial qui développe des animations avec la participation des habitants. Il a ouvert ses portes en janvier 2016. Il accueille les habitants en journée, propose un service de restauration, notamment pour les personnes âgées avec le soutien de la Ville et du CCAS.

« L’idée est de favoriser les liens intergénérationnels interculturels, de créer un lieu de rencontre ouvert à tous et toutes : restauration, activités diverses avec les habitants… » Thierry Chastagner, élu de secteur 5

 

Villeneuve-Village Olympique (secteur 6)

Dans ce quartier 20 projets (52800) seront appuyés en 2017. Témoignant d’une grande diversité, ils concernent l’urbanisme et logement, la lutte contre les discriminations, l’insertion dans l’emploi et l’éducation jeunesse, l’accès au numérique, ou encore la médiation de nuit…Plusieurs projets lient la culture au territoire et à la citoyenneté

Focus sur la MJC Prémol et ses Sales lendemains

La MJC Prémol propose un projet pluridisciplinaire accompagné par la Cie Le Funambule et le Théâtre Prémol : Sales lendemains. A travers l’adaptation de l’œuvre de Jean Paul Sarte Les mains sales, il s’agit d’accompagner les jeunes dans leur questionnement sur le monde, la violence, la politique.

Les Sales Lendemains permet à des jeunes de ce secteur d’appréhender la société dans laquelle nous vivons, de s’investir dans la construction de spectacles et prouve, qu’il est tout à fait possible, loin des clichés portés trop souvent sur les quartiers populaires, de présenter des spectacles d’une rare qualité !”

Catherine Rakhose, élue de secteur 6