Elus et monde associatif ensemble pour dénoncer la fin des contrats aidés
Partager

L’annonce de la fin des contrats aidés par Emmanuel Macron est un coup de grâce pour nombre d’associations oeuvrant dans le champ de la solidarité, de la culture et du secteur sanitaire et social. A Grenoble, plus de 160 emplois sont dans le viseur du Président et de son Premier ministre. Sans ces emplois, de nombreuses associations ne pourront maintenir leurs activités. Certaines pourraient même disparaître. Elus et représentants du monde associatif se sont mobilisés, ce jeudi 7 septembre, pour démontrer l’incohérence de cette mesure gouvernementale avec la réalité et les besoins constatés sur le terrain.

Le monde associatif mis péril par les décisions gouvernementales

Dans les quartiers populaires, des cafés associatifs comme La Pirogue ou le Barathym sont en danger. La Pirogue a été créée en 2013 par des habitants de l’Abbaye et a ouvert son café en 2016. On y tisse le lien social, intergénérationnel et interculturel, notamment via des temps entre enfants et seniors les samedis et mercredis. Le café-restaurant culturel Le Barathym, créé en 2012 à la Villeneuve, met également le lien social au cœur de son activité. Supprimer les contrats aidés de ces deux associations reviendrait à les priver d’une part importante de leur budget, les condamnant à mettre la clé sous la porte. Le Fournil, espace d’accueil de jour collectif équipé d’une cuisine ayant servi 25 000 repas en 2016, sera lui aussi fortement impacté. Son action auprès des SDF, mal logés, précaires, sans papiers, primo arrivants et déboutés du droit d’asile est aujourd’hui mise en péril.

La solidarité visée elle aussi par la fin des contrats aidés

A Grenoble, le PIMMS Isère (Point Information Médiation Multi Services) fait partie de ces associations sans visibilité sur l’avenir. La suppression des contrats aidés remet en cause l’activité de ce lieu de proximité et de solidarité qui poursuit un double objectif : faciliter l’accès des populations aux services publics et aux droits sociaux et mettre en place des parcours de professionnalisation vers l’emploi durable et qualifié. Cette structure effectue en outre des missions de service public conventionnées avec l’Etat dans le cadre des Maisons de Services aux Publics (validation des dossiers de naturalisation notamment). Ainsi, c’est l’accompagnement des publics les plus fragiles qui se voit menacé.

Le domaine social n’est pas épargné

Les EHPAD et le CCAS de la Ville de Grenoble sont eux aussi directement touchés par la décision d’Emmanuel Macron et de son Premier ministre. La fin des contrats aidés à l’Arbre de Vie (EHPAD) met en danger l’accompagnement et l’animation culturelle à destination des personnes âgées. Au CCAS, ce sont les secteurs de la petite enfance, l’accompagnement d’enfants en situation de handicap, l’animation et l’accompagnement des personnes âgées qui sont en péril. L’association l’Age d’or lutte quant à elle contre l’exclusion numérique des personnes âgées à travers des activités d’initiation à l’informatique. Elle emploie 6 contrats aidés. Alors que le candidat Macron promettait la dématérialisation des services publics, le Président Macron veut accroître encore plus la fracture numérique !

Une mesure qui impactera aussi les écoles et les collèges

Situation difficile également du côté scolaire. Au total, 5 emplois aidés en vie scolaire ne seraient pas reconduits pour les collèges Vercors et Olympique, mettant en danger le fonctionnement de ces établissements. Le problème s’étend aussi dans les écoles. Les emplois visés : ceux d’auxiliaires de vie scolaire (AVS) alors même que leurs compétences sont indispensables à l’intégration des élèves porteurs de handicap dans un parcours éducatif traditionnel.

Le non  renouvellement des contrats aidés à Grenoble, c’est la perte d’emploi pour plus de 160 personnes. C’est aussi un coup porté à l’insertion professionnelle des chômeurs et de jeunes en difficulté. Les associations œuvrant dans le champ de la solidarité et de l’émancipation sont les premières touchées alors même que les contrats aidés étaient déjà une variable d’ajustement dans un contexte économique difficile lié aux baisses drastiques de dotations aux collectivités territoriales et au désengagement de l’Etat, qui finit toujours par être assumé par les échelons territoriaux. C’est donc face à un risque majeur de destruction du tissu associatif que nous nous trouvons aujourd’hui. La puissance publique locale, essorée par les baisses de dotations de l’Etat, ne pourra pas la compenser. Et l’Etat « maigre » voulu par ce gouvernement, qui renonce à la solidarité, non plus. Dès lors la cohésion sociale de nos territoires est gravement menacée.