A480 : toutes les réserves émises par la Ville ne sont pas levées
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Lors du conseil municipal du 10 juillet 2017, la Ville de Grenoble avait rendu son avis sur le projet de réaménagement du Rondeau et de l’A480 : favorable pour le Rondeau, mais très réservé pour l’A480. Alors que l’enquête publique est aujourd’hui ouverte, les réserves ne sont quant à elles pas toutes levées.

Le projet soumis à enquête publique concerne l’aménagement à 2×3 voies de l’A480 sur 7 km et le réaménagement de l’échangeur Rondeau. Les objectifs structurants devant guider ces projets ont été précisés par le Protocole d’intention signé le 10 novembre 2016 entre l’Etat, le Département, l’AREA et Grenoble-Alpes Métropole et soutenu par la Ville de Grenoble.

Réaménagement du Rondeau : un avis toujours favorable

Conforme aux objectifs et ambitions inscrits dans le Protocole d’intention du 10 novembre 2016, le projet de réaménagement de l’échangeur du Rondeau est satisfaisant. Il témoigne d’une approche équilibrée visant à concilier apaisement et fluidité, c’est-à-dire intérêts des usagers et des riverains, et d’une réelle volonté de garantir une insertion urbaine de qualité. La Ville de Grenoble maintient donc son avis favorable pour ce projet.

Réaménagement de l’A480 : un avis réservé

L’A480 constituera l’un des supports principaux de la mobilité au sein du territoire grenoblois tout au long du XXIe siècle. Or le projet présenté manque d’ambition en termes d’innovation, de promotion des nouvelles mobilités, d’insertion paysagère et de limitation des nuisances et des risques pour les habitants. En conseil municipal du 10 juillet 2017, la municipalité émettait des réserves et demandait :

  • la pérennisation du « verrou » nord pour ne pas augmenter le trafic autoroutier ;
  • la confirmation que le projet est entièrement réalisé sur l’emprise autoroutière actuelle ;
  • l’amélioration de l’insertion du diffuseur Catane et la réduction des distances le séparant de l’habitat et d’un groupe scolaire ;
  • la réalisation d’une étude quant aux bénéfices d’une vitesse maximale autorisée à 70 km/h ;
  • le lancement d’études relatives au développement de services innovants en faveur du covoiturage.

Si des négociations avec AREA ont permis des avancées sur chacun de ces points, les garanties demeurent insuffisantes. Aussi, la Ville maintient son avis réservé.

Prise en compte du risque inondation : un avis défavorable

La réponse apportée par les maîtres d’ouvrages concernant la digue du Drac reste très insatisfaisante. Si la solution proposée d’un nécessaire travail sur le lit du Drac est pertinente et doit être mise en oeuvre sans délai, elle doit toutefois s’accompagner d’une vision stratégique d’ensemble sur le système d’endiguement et être coordonnée avec les travaux de l’A480. L’Etat, concédant d’AREA sur le dossier A480, doit envisager tous les travaux nécessaires d’assurer la pérennité de l’ouvrage autoroutier et la réduction du risque inondation. Une telle contradiction entre le projet de réaménagement de l’A480 et le Plan de Prévention des Risques annoncé pour ruptures d’endiguement ne manquerait pas de faire peser sur le dossier d’étude d’impact et sur le dossier d’utilité publique une grave incohérence. Un chantier d’une telle ampleur (348 M€ prévisionnels) d’une durée de trois ans ne peut pas et ne doit pas faire l’impasse sur le risque inondation, enjeu de sécurité majeur pour la Ville, ses habitants et ses emplois.