
La Ville de Grenoble et la Maison de la Catalogne (Casal Català) ont organisé mardi 19 décembre une soirée d’échanges autour de la situation que traverse actuellement la Catalogne. Le débat, riche et animé, s’est déroulé à l’Hôtel de Lesdiguières.
Montserrat Aymami, présidente de l’association Casal Català a restitué dans l’histoire la crise politique qui secoue actuellement cette communauté autonome. En rappelant les premières constitutions catalanes (15e-16e siècles) et les quatre expériences républicaines (1641, 1931, 1934, 2014), l’intervenante a souligné que la question de l’indépendance telle qu’elle se présente aujourd’hui puise en fait ses racines dans le temps long. La violence politique qui a poussé à l’exil ou à la prison des membres du gouvernement a, elle aussi, une histoire. Une histoire en lien avec l’expérience traumatique du franquisme et son héritage. La situation catalane présente apparaît résulter d’une crise des institutions espagnoles et de la constitution de 1978 et ne peut être réduite à une question identitaire. Nicolas Kada, professeur de droit public à l’Université de Grenoble, a élargi la réflexion au cadre européen : différents mouvements indépendantistes questionnent actuellement la forme même de l’Europe, et le rapport à l’état-nation. Des échanges nombreux, vifs, et de grande qualité entre le public et les intervenants ont confirmé l’importance du débat public sur le défi auquel se confronte aujourd’hui cette communauté autonome et du rappel du principe de libre détermination des peuples. Une manière également pour les élus RCGE de Grenoble de ne pas cautionner par le silence la justification légale d’une violence politique laissant peu de place au débat démocratique. Comme la mairesse de Barcelone Ada Calau nous dénonçons en effet les violences policières observées récemment, la mise sous tutelle de la Catalogne et exigeons le strict respect des normes démocratiques de débat public.
Nous souhaitons que la question de l’indépendance soit tranchée via un débat politique légal, garanti internationalement, qui doit être l’objectif de toutes les parties prenantes.