Grenoble étend son offre d’hébergement d’urgence volontaire
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En novembre 2017, Grenoble était la première ville de France à mettre à disposition de SDF des logements vides. Cette innovation n’est pas la première portée par les élu·e·s du Rassemblement en matière d’hébergement d’urgence. Retour sur les dispositifs déjà mis en œuvre et ceux à venir, qui vont au-delà des compétences de la Ville.

Des logements abandonnés à disposition de sans-abris

En novembre dernier, la Ville de Grenoble innovait en signant des conventions confiant gratuitement et temporairement à des SDF des logements inoccupés. Deux conventions ont été signées à ce jour sur des maisons préemptées par la Ville dans le cadre de projets immobiliers. Seules obligations pour les occupant·e·s, qui peuvent également accueillir d’autres personnes sans-abris dans les lieux : prendre en charge l’assurance du logement et ouvrir à leur nom des compteurs d’eau et d’électricité.

Alors que le nombre de SDF a augmenté de 50 % en France sur la dernière décennie, il est urgent d’agir ! Pour Alain Denoyelle, adjoint à l’Action sociale et président du CCAS, « à Grenoble, ce sont près de 500 personnes qui sont aujourd’hui sans-abris, plus de 1000 sans solutions personnelles de logements. Deux conventions ont déjà été signées, et nous espérons pouvoir en signer d’autres dans les mois à venir. Des conventions qui restent temporaires certes, mais qui permettent un temps de répit pour ces SDF et qui sont un outil supplémentaire dans l’arsenal de la Ville ».

Le Rondeau, un village d’accueil et d’insertion de 130 places créé en 2015

Le Rondeau est un autre exemple de l’implication de la Ville de Grenoble en matière d’hébergement d’urgence. Construit fin 2014 pour accompagner les évacuations de bidonvilles, ce village d’accueil reçoit également les personnes sans hébergement orientées par le 115. Avec 130 places réparties dans une vingtaine de chalets, il est géré par les équipes du CCAS qui y accompagnent les familles tant pour la scolarisation des enfants que pour l’accès aux soins et l’insertion. Un dispositif encore élargi par la mise à disposition par la Ville de logements de fonctions d’instituteurs inoccupés au CCAS pour héberger 80 personnes. Grâce à ce travail de fond, 25 familles sont sorties du dispositif pour des logements autonomes.

Dans le cadre de la MOUS* métropolitaine, d’autres maisons ou appartements préemptés en vue de projets urbains sont mis à disposition à des familles venant de bidonvilles pour permettre leur insertion par le logement et un accompagnement renforcé vers le travail.

2018 : mise en place d’une équipe juridique mobile

En 2018, devant les difficultés de l’application du droit au logement, la Ville de Grenoble expérimentera une équipe juridique mobile. Son objectif : aller vers les personnes sur leurs lieux de vie et permettre la mise en œuvre du DALO**/DAHO*** jusqu’aux recours juridiques nécessaires éventuels. « Ce dispositif sera mis en place dans le cadre de l’engagement de la Ville pour faciliter et encourager l’accès aux droits », explique Emmanuel Carroz, adjoint à l’Egalité des droits.

Une mobilisation qui va au-delà des compétences de la Ville

A travers cette mobilisation, les élu·e·s du Rassemblement, la Ville de Grenoble et son CCAS vont au-delà de leurs compétences (car l’hébergement d’urgence reste une compétence de l’Etat…) pour permettre aux personnes de la rue d’accéder à un logement décent. Cette mission est fondamentale pour la majorité municipale qui place  l’accueil digne de tous et l’accès aux droits des plus démunis comme des préoccupations centrales.


* Le CCAS est maître d’œuvre de la Maîtrise d’œuvre urbaine et sociale (MOUS) en direction des populations qui vivent dans des habitats précaires : occupation de maisons vides ou de terrains, garages, tentes, caravanes, voitures etc. Les missions de la MOUS consistent principalement à apporter un soutien sur les questions d’accès aux droits, à l’hygiène, à la santé, à la scolarisation etc. et d’œuvrer à la réduction de l’habitat précaire en favorisant les parcours individualisés d’insertion des ménages.

** Le DALO (Droit Au Logement Opposable) peut être sollicité par une personne en situation régulière dont la demande de logement social n’a reçu aucune proposition adaptée.

*** Le DAHO peut être sollicité par une personne n’ayant reçu aucune proposition adaptée dans ses demandes d’hébergement, de foyer-logement, de résidence hôtelière à vocation sociale ou de logement de transition.

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