Pour un air respirable : fin du diesel pour le transport de marchandise en 2025 !
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Si la qualité de l’air s’est améliorée ces dernières années sur l’agglomération grenobloise, les seuils réglementaires concernant les particules fines, le dioxyde d’azote et l’ozone sont encore dépassés de manière récurrente, mettant en danger la santé des habitant·e·s. Pour changer la donne, de nouvelles actions des collectivités sont nécessaires. L’extension de la Zone Basses Emissions pour les marchandises annoncée sur le territoire métropolitain n’est qu’une première étape.

Pollution : 1 mort tous les 3 jours dans le bassin grenoblois

Plus de 75 % des habitants de l’agglo sont concernés par les dépassements récurrents des seuils réglementaires des principaux polluants. D’après l’Institut pour l’Avancée des Biosciences, la pollution atmosphérique causerait, sur le bassin grenoblois, 114 décès par an environ, soit un mort tous les 3 jours. C’est 9 fois plus que le nombre de décès liés aux accidents de la route ! L’impact économique est quant à lui estimé à 101,3 Mds € pour la France, dont 3 Mds portés par la Sécurité Sociale. Sans parler de l’impact sur les écosystèmes, l’environnement en général, ou encore l’attractivité du territoire.

Les principaux responsables de cette pollution aux particules fines (PM 10 et PM 2,5) sont connus. Le trafic routier est responsable de 53 % des émissions d’oxydes d’azote et de la surexposition des populations résidant à proximité des grands axes. Le chauffage au bois individuel non-performant émet quant à lui 45 % des PM 10 sur le territoire métropolitain ; un chiffre qui peut monter à 75 % les jours de grand froid !

Transport, chauffage, isolation… : agir sur tous les leviers !

L’identification des principales sources de pollution a permis à la Métropole de mettre en œuvre des actions ciblées avec l’objectif de réduire de 22 % la consommation énergétique du territoire à l’horizon 2030, de 30 % la consommation d’énergies fossiles, tout en augmentant de 35 % la production locale d’énergies renouvelables et de récupération. Pour ce faire, elle a mis en place un plan d’actions transversal comprenant :

  • le financement du renouvellement des appareils individuels de chauffage au bois anciens et polluants grâce à la Prime Air Bois;
  • la rénovation de 5 000 logements privés dans les copropriétés construite entre 1945 et 1975 et la réhabilitation de 5 000 autres dans le cadre du dispositif MurIMur;
  • le développement du réseau de chauffage urbain qui alimente déjà 46 000 logements dans 7 communes de l’agglomération (un logement raccordé au chauffage urbain émet 40 fois moins de particules qu’un appartement chauffé avec un foyer fermé !) ;
  • une action globale sur les déplacements à travers la généralisation du 30 km/h, le renforcement du réseau de transports en commun avec 8 lignes de tram à l’horizon 2023, le soutien au covoiturage et à l’autopartage, le développement des mobilités douces notamment avec le déploiement des 4 axes du réseau Chronovélo, etc.

Sortir du diesel d’ici 2025 pour les professionnels

Pour compléter cet arsenal et aller encore plus loin, le centre-ville de Grenoble expérimente, depuis le 1er janvier 2017, une Zone de Circulation Restreinte pour les véhicules de transports de marchandise. Elle sera étendue à 9 communes de la Métropole qui deviendront Zone Basses Emissions Poids Lourds et Véhicules Utilitaires Légers au printemps 2019. La nouvelle réglementation sera mise en place progressivement : interdiction des véhicules professionnels avec Certificat Qualité de l’Air (vignette Crit’Air) CQA5 en 2019, des CQA4 en 2020, des CQA3 en 2022 et des CQA2 en 2025.

Pour accompagner ce changement, la Métropole propose d’ores et déjà aux professionnels du territoire des aides financières pour l’achat ou la location longue durée, de véhicules utilitaires ou des poids lourds moins polluants. Plus de 30 000 TPE/PME sont éligibles à ce dispositifs financé à hauteur de 30 % par l’Etat dans le cadre de la convention « Ville respirable en 5 ans ». En parallèle seront développées les bornes de recharge électriques et GNV (Gaz Naturel pour Véhicules).

Enfin, pour limiter le nombre de livraisons dans le centre-ville grenoblois et dans le secteur de la Zone Basses Emissions, deux centres de distributions sont en cours de développement. Ils permettront de réceptionner les marchandises provenant de différents transporteurs, de les regrouper par destinataire, puis de les livrer en utilisant des véhicules mieux adaptés à l’environnement urbain et plus éco-responsables. Avec toujours le même objectif : fluidifier le trafic pour améliorer la qualité de l’air.