
La Frapna a récemment tiré la sonnette d’alarme : le projet de déboisement des berges du Drac et de l’Isère prévoit de couper entre 200 000 et 300 000 arbres. Cette coupe massive engagée par l’ADIR (association d’entretien des digues) et EDF vise à renforcer et sécuriser les digues entre Grenoble et Saint-Egrève. Ces coupes pourraient encore être aggravées par le réaménagement de l’A480. Le projet d’élargissement porté par l’Etat et AREA propose en effet une réduction de 25 à 50 % de la densité de végétation et des milieux boisés, menaçant notamment le corridor biologique Nord-Sud. Le 24 septembre 2018, la Ville avait déjà émis ses réserves sur les aspects environnementaux de ce dossier. D’autres solutions doivent être trouvées !
Pour un renforcement des digues sans dégradation de la biodiversité
Des solutions sont possibles. Celles du Conseil National de Protection de la Nature (CNPN) sont réalistes et réalisables. Dans son avis, le CNPN demande notamment « que soit réalisé un renforcement des digues du Drac et de l’Isère par pose de palplanches, ce qui permettra des replantations compensatoires sur ces digues et dans le lit du Drac et de l’Isère comme cela avait été fait lors de la création du barrage de St Egrève sur l’Isère. C’est la seule solution efficace pour garantir la pérennité du corridor biologique Nord/Sud, le maintien d’une ripisylve refuge pour la biodiversité et la protection contre les pollutions et source d’ombre ».
Ville, Frapna et CNPN partagent le même avis sur l’A480
Les avis de la Ville, de la Frapna et du CNPN convergent sur le projet de réaménagement de l’A480 : les milieux naturels et zones humides impactés doivent être compensés au plus proche du périmètre ; les corridors écologiques doivent être préservés ; les coupes d’arbres doivent être limitées et systématiquement compensées à la hausse. Tout doit être fait pour assurer la bonne insertion environnementale et paysagère du projet qui n’est, en l’état, pas acceptable.
Le territoire grenoblois ne doit plus perdre d’arbres !
Plus largement le territoire grenoblois ne doit plus perdre d’arbres, si précieux pour accueillir la biodiversité, pour améliorer la qualité de l’air en piégeant le carbone et pour rafraichir les villes. Depuis 2014, notre patrimoine arboré est en augmentation, avec un solde positif moyen de 400 nouveaux arbres par an. Les projets de renouvellement d’arbres s’inscrivent dans cette optique d’augmenter le nombre total d’arbres sur la Ville.
A Grenoble, chaque arbre qui doit être coupé est remplacé
A la Ville de Grenoble, toutes les solutions techniques sont étudiées et mises en oeuvre pour limiter au maximum les coupes. Lorsque ces dernières sont inévitables, les arbres coupés sont remplacés, compensés afin de garantir que notre patrimoine arboré continue d’augmenter ! Ainsi, sur la Presqu’île, les peupliers le long de l’A480 seront renouvelés, mais nous multiplierons au cours des prochaines années par 3 le nombre d’arbres et par 15 la biodiversité sur site. Sur l’avenue Felix Viallet le renouvellement des frênes en mauvais état s’accompagne d’un renforcement de l’alignement avec 19 arbres supplémentaires par rapport à aujourd’hui !
Une nécessaire prise de conscience collective
Les coupes d’arbres massives dénoncées par la Frapna sont préoccupantes sur le plan de la qualité de l’air en particulier le long des axes autoroutiers. Les arbres sont des pièges à carbone. Les opérateurs doivent mesurer les impacts de ces coupes et avoir un plan ambitieux de replantation avec les autres acteurs du territoire. A l’heure de l’accélération du réchauffement climatique la ville de demain doit être une ville largement plantée, ombragée afin d’être autant que possible rafraichie et respirable. Les arbres nous permettent de mieux nous adapter à ces enjeux.