A480 – le compte n’y est pas !
Partager

Vendredi 15 février, à quelques jours du début des travaux sur l’autoroute A480, les 4 porteurs du projet (AREA, Etat, Département et Métropole) en ont présenté les grandes lignes. Pour la majorité municipale grenobloise, qui a exprimé à maintes reprises ses nombreuses réserves, en l’état, le projet ne permet pas de répondre aux enjeux environnementaux du 21èmesiècle.

Des avancées insuffisantes

Depuis le début, nous sommes très mobilisés pour faire de ce projet, porté et initié par l’Etat, un projet ambitieux, cohérent et respectueux de l’environnement et des habitant-es. A l’heure où scientifiques et société civile tirent quotidiennement la sonnette d’alarme sur les impacts du changement climatique, il n’est plus possible de continuer à faire des autoroutes comme dans les années 1970. Il n’est plus possible de voir le trafic automobile augmenter. Au contraire, il doit réduire.

Nous défendons, depuis le début, en ligne avec les associations et collectifs, un projet de boulevard métropolitain, apaisé, largement végétalisé, à 70km/h maximum, et support d’innovation comme le covoiturage. Or, aujourd’hui, le compte n’y est pas.

Passer à 70km/h sans attendre

Le préfet a annoncé vendredi qu’il prendrait, à une date non définie et sur une portion de 3.5 km, un arrêté pour imposer le passage à 70 km/h. Pour notre majorité, si cette annonce montre qu’il est encore possible de faire bouger le projet, elle est beaucoup trop incertaine. Il serait beaucoup plus cohérent, et logique, de prendre un arrêté dès aujourd’hui pour limiter la vitesse à 70km/h. C’est le cas dans la plupart des grandes villes de France, qui cherchent à transformer leurs autoroutes en boulevard urbain, pour cesser de défigurer et de polluer les territoires. Limiter la vitesse, c’est fluidifier le trafic, diminuer la pollution, les risques d’accident et les nuisances sonores pour les riverain-es.

Dès 2019 des voies dédiées au covoiturage et aux transports en commun

Aujourd’hui, on compte 1.04 personne par voiture sur l’autoroute. C’est uneaberration écologique et économique pour les habitants et c’est pour cela que nous nous battons depuis le début pour la création de voies dédiées. Les porteurs du projet ont annoncé vendredi qu’une voie réservée au covoiturage allait faire l’objet d’une « étude d’opportunité » pour éventuellement déboucher sur une expérimentation en 2020. Là encore, ce n’est pas à la hauteur des enjeux. Les études sont déjà largement avancées, il devrait être possible de mettre en place cette voie dès l’automne 2019. De la même manière, une voie réservée aux transports en commun doit voir le jour au sud de laVille. Nous avons voté, à la Ville, à la Métropole, au SMTC, un plan de déplacement urbain ambitieux, avec le RER Grenoblois,avec des bus à haut niveau de service, un téléphérique et surtout une nouvelle vision de la mobilité, plus partagée, moins individuelle. L’A480 doit s’inscrire dans cette dynamique de la mobilité partagée, des transports en communs, du covoiturage.

Mieux protéger les Grenoblois et les Grenobloises

Rappelons que l’A480, à Grenoble, est un axe en milieu urbain, à côté duquel vivent de nombreuses personnes, des familles. Il a fallu se battre pour que les équipements, du côté de Catane soient mieux protégés et aujourd’hui le compte n’y est toujours pas : il faut plus de murs antibruits, plus de protection vis-à-vis du risque inondation et moins de pollution. Il n’est pas possible de se contenter de garantir une non augmentation des nuisances il faut les réduire.

S’engager à deux fois plus de végétation le long de l’A480

L’A480 s’intègre dans un milieu naturel sensible en bordure de rivière. Le Conseil National de Protection de la Nature a émis un avis très critique, que nous avons appuyé. Il n’a pas été suivi sur de nombreux points. Aujourd’hui, il est nécessaire que le projet soit revu sur ce point également, il doit intégrer plus de végétal et plus de nature le long du tracé. L’objectif que nous avons fixé à AREA est le même que celui que nous nous imposons à Grenoble : pour un arbre coupé, deux replantés. Nous serons, là encore, très exigeants sur ce point.