
La consommation de produits psychotropes est massive dans notre pays, et Grenoble n’échappe pas à cette réalité. Parce que c’est à la fois une question de santé publique et de tranquillité publique, une question individuelle et collective, de prévention et d’éducation, la Ville a décidé d’accentuer son engagement sur ce sujet complexe en répondant à l’appel à projet la Mission interministérielle de lutte contre les drogues et les conduites addictives (MILDECA).
Addiction aux substances psychoactives et hyper-alcoolisation : une réalité connue
Pour mieux cerner et comprendre les réalités locales concernant les conduites addictives, la Ville de Grenoble a lancé en 2017 une étude diagnostique dans le cadre de son Plan Municipal de Santé 2016-2020. En 2018, la Métropole a fait réaliser une étude complémentaire croisant les enjeux des conduites addictives et de consommation de substances psychoactives chez les jeunes avec ceux du trafic de stupéfiants.
Ces études ont notamment révélé que l’usage de substances psychoactives chez les jeunes de 17 à 25 ans s’effectue très souvent par mimétisme et est marqué par un sentiment de normalité élevé. De plus un phénomène d’hyper-alcoolisation occasionnelle des jeunes est très répandu (notamment au sein de la population étudiante) et l’usage de substances psychoactives par les consommateur·trices festif·ives est banalisée (leur consommation porte particulièrement sur la MDMA ou l’ecstasy).
Des réseaux d’approvisionnement très structurés
A cette banalisation de la consommation s’ajoutent des réseaux d’approvisionnement de produits illicites très structurés. L’emprise de ce trafic sur certains quartiers insécurise les habitant·es et impacte fort négativement leur quotidien. Les services de police et de justice oeuvrent dans leur domaine respectif pour endiguer et lutter contre ces phénomènes. Le renfort des effectifs de police souhaité par la Ville de Grenoble permet désormais de consacrer davantage de moyens à la lutte contre les stupéfiants.
Accentuer l’engagement de la Ville en utilisant tous les leviers avec nos partenaires et le soutien de la MILDECA
Face à ces constats, en partenariat avec les services de l’Etat, les associations, et d’autres collectivités, et dans la continuité des différentes politiques volontaristes menées dans les champs de la prévention, de la réduction des risques et des dommages, de la médiation et de la répression, la Ville de Grenoble a décidé de renforcer son action en répondant à l’appel à projet 2019 de la Mildeca.
Sa candidature a été retenue et elle percevra une subvention de 221 040 euros sur 3 ans. Ainsi soutenue par la Mildeca, la Ville souhaite réduire les nuisances rencontrées par les habitant·es sur différents registres, et réduire les risques et les dommages provoqués chez les consommateur·trices. L’objectif est donc d’agir sur tous les leviers : réduction des risques, prévention de l’entrée en trafic, sensibilisation nécessaire des client·es…
La convention contient un programme de 22 actions à engager concernant la formation (des agents ville et CCAS, des acteurs de terrain, des parents), la communication, et des interventions sur l’espace public et festif (soutien aux associations, création d’une équipe de travailleur·euses pair·es).
Ces actions se déploieront sur 3 années et seront menées, comme ce sujet complexe l’exige, de façon transversale au sein des différents services de la ville.